En quelques mots : | |
Paul Lacavé | |
Fonctions | |
Député | |
12 mars 1967 – 1er avril 1973 | |
Gouvernement | Ve République |
Biographie | |
Date de naissance | 13 décembre 1913 |
Date de décès | 3 décembre 1976 (à 62 ans) |
Résidence | Deuxième circonscription de la Guadeloupe |
Source: Wikipédia |
Qui est Paul Lacavé ?
Paul LACAVE est né le 13 décembre 1913 à Capesterre de Guadeloupe. Ses parents Armand Joseph LACAVE, commerçant et Lucia Eléonore MATHIEU, originaires de Saint-Louis de Marie-Galante, ont eu cinq enfants. Il fait ses études primaires dans cette commune.
En 1925, il poursuit ses études au lycée Carnot où il obtient en 1933 le BAC série Mathématiques. Il rejoint la ville de Bordeaux pour des études de pharmacie.
Enfant de chœur de sa paroisse, il découvre lors de visites aux familles de la campagne, l’ampleur de la misère qui les accable.
Profondément touché par tant d’indulgences, il décide de devenir prêtre et d’être disponible pour apporter aide et réconfort. Il désirait entrer au séminaire, mais étant enfant naturel[*], son admission lui est refusée.
Le 1er août 1939, il revient en Guadeloupe et installe son officine à Capesterre-Belle-Eau.
Dès son installation, Paul LACAVE se penche passionnément sur les maladies (le Pian, le Paludisme, la Bilharziose, les Ulcères variqueux, etc…) et son officine devient un véritable dispensaire, où il prodigue en permanence et gratuitement des soins aux démunis.
Il collabore avec le docteur Siméon, et il réalise lui-même des préparations à base de plantes ou de médicaments conventionnels.
Le 7 avril 1945, Paul LACAVE épouse mademoiselle Gisèle Suzon Cécile DOYENCOURT, enseignante. De cette union naquirent quatre enfants : Joseph (pharmacien et médecin), Alain (médecin), Monique (pharmacien-biologiste) et Guy (médecin ophtalmologiste).
Père aimé, il a su apprendre à ses enfants à être eux-mêmes en s’ouvrant aux autres.
Son amour pour Capesterre et ce peuple qu’il voyait peiné, tout en gardant sa fierté, l’obligea à accepter avec joie la lourde responsabilité de conduire son destin.
[*] Né hors mariage
Homme Politique
Il a répondu à l’Appel Historique du 30 avril 1944 lancé sous la signature de deux ouvriers Sabin DUCADOSSE et Raphaël FELIX HENRI, et deux intellectuels Hégésippe IBENE et Rosan GIRARD pour créer le mouvement Communiste en Guadeloupe.
Il trouve satisfaction à ses aspirations humanitaires et politiques et deviendra plus tard un des dirigeants “fidèle et prestigieux”.
Il a su puiser la force de rester ouvert au monde, il a été un homme de terrain et d’action.
Il était aidé dans son action politique par les syndicalistes Auguste SAINT-LUCE, Georges ANAIS et Andy MURAT.
Le 3 juin 1945, il est élu Maire de Capesterre, réélu sans interruption jusqu’en 1976.
Paul LACAVE réalise pour sa commune un travail gigantesque qui se répercute sur la Guadeloupe entière.
Il participe activement aux luttes des travailleurs en grève contre les Sucreries coloniales en 1945. Il est aux côtés des salariés de l’habitation VALEAU lors des négociations. L’arrestation de Henri DESCAMPS, un des dirigeants des Sucreries par les travailleurs et les augmentations de salaire qui en ont résulté ont été appelées par LACAVE lui-même les Journées de Capesterre. C’est à cette époque que Capesterre devient Capesterre la Vaillante.
Paul LACAVE aura toujours accordé un grand intérêt à la sauvegarde des emplois de l’usine Marquisat.
Aussi, on se souvient encore de la célèbre phrase :
« Tirez sur moi et ne tirez pas sur mon peuple »
Lancée le 16 mai 1950 quand il s’interpose entre les CRS et les travailleurs de la canne.
Paul LACAVE va rénover les quartiers insalubres de sa ville, loger les travailleurs dans des conditions descentes, améliorer les conditions sanitaires, défendre la santé publique, édifier les écoles et organiser le réseau routier.
Il restera Maire de sa commune jusqu’à sa mort en 1976.
Homme politique : Le conseiller général et le député
En octobre 1945, Paul LACAVE est élu conseiller général et réélu sans interruption jusqu’en 1976. Il fut président de la commission départementale et de la commission des affaires sociales du Conseil Général.
La carrière d’homme politique de Paul LACAVE passe aussi par les législatives.
En 1967, il devient député de la deuxième circonscription. Au scrutin de juin 1968, après la dissolution de l’Assemblée Générale, il est réélu.
Le batisseur
Paul LACAVE a accompli un travail spectaculaire dans sa commune natale Capesterre de Guadeloupe, devenue à son initiative Capesterre-Belle-Eau.
La commune dont Paul LACAVE prend les rênes en 1945 n’est en fait qu’une bourgade. Le tout jeune maire de 32 ans qu’il est s’emploiera avec le soutien de son équipe municipale et de son parti, le Parti Communiste Guadeloupéen, à assainir la commune et à définir les priorités.
La priorité des priorités pour Paul LACAVE sera l’éducation, la formation des hommes. Il fera donc de l’instruction son cheval de bataille.
A son arrivée à la tête de la municipalité de Capesterre, il n’existe dans la commune que trois écoles : Carangaise, Amédée FENGAROL et Bananier, conçues entre 1931 et 1933 par le célèbre architecte Ali TUR.
Il a procédé à de nombreuses constructions d’écoles sur tout le territoire de la communce, afin que tous les petits capesterriens puissent être scolarisés de manière à acquérir l’éducation et l’instruction nécessaires à leur développement.
Ainsi, de 1945 à 1976 seront construites les écoles primaires de Routier, de Saint-Sauveur,de Joliot CURIE, de Bélair, de Sainte-Marie, de Carangaise, d’Ilet-Pérou, de Cambrefort, d’Elie CHAUFFREIN, de Fonds-Cacao, et les écoles maternelles de Sarlassonne et de Cayenne.
Animé du souci de pallier les difficultés des familles modestes, il avait instauré un système de petit déjeuner dans les écoles (chocolat, sandwich), afin de permettre aux enfants d’être dans des conditions optimales pour mieux assimiler les cours de la journée.
Déjà là, Paul LACAVE avait une conception qui tendait à réduire l’inégalité des chances…
1976, année sombre
Cette année aura été pour Capesterre et la Guadeloupe une bien mauvaise année. Nous avons vécu sous le signe de l’inquiétude, de l’énervement, de l’angoisse et de la crainte.
L’évacuation d’une partie de la population et la précipitation de l’économie dans un gouffre ont suscité beaucoup de réflexions.
Beaucoup d’évènements ont marqué Capesterre durant cette année 1976.
Par décret du 4 juin 1976, Capesterre de Guadeloupe devient Capesterre-Belle-Eau.
En Août 1976 se produit l’arrivée et interruption à Capesterre-Belle-Eau de l’étape du tour de la Guadeloupe.
Le 15 août 1976, le Préfet AUROUSSEAU donna l’ordre d’évacuer Vieux-habitants, Trois-Rivières et Capesterre-Belle-Eau.
Le 28 novembre 1976 se tenait à Capesterre-Belle-Eau une conférence ‒ meeting de Haroun TAZIEFF invité par Paul LACAVE.
Les Maires des communes touchés par l’évacuation parmi lesquels le maire de Capesterre-Belle-Eau, Paul LACAVE, démarchaient inlassablement le Préfet pour qu’il ordonnât le retour des habitants de ces communes dans leur foyer, d’autant que la situation économique et sociale de ces régions s’était considérablement dégradée, que le moral des réfugiés était atteint, et que les régions d’accueil en Grande-Terre étaient mal préparées à un tel évènement.
Au mois de novembre, les enseignants de Capesterre-Belle-Eau se mirent en grève en raison du manque de sécurité.
Durement sollicité par les problèmes d’évacuation de la population de Capesterre lors des turbulences du volcan de la Soufrière, Paul LACAVE quittait le monde des combats frénétiques le 3 décembre 1976.
Hommage
Paul LACAVE est mort le 3 décembre 1976, et sa mémoire flotte encore au-dessus de Capesterre-Belle-Eau.
Ceux qui l’ont connu se souviennent de cet homme affable, généreux, aimable, dévoué, de taille moyenne à la carrure forte arpentant les rues de sa commune, de cette démarche chaloupée, un sourire flottant en permanence sur les lèvres.
Ses amis
L’amitié de tous ces hommes a été renforcée puissamment par une communauté d’idéal et d’engagement politique qui ont fait d’eux, des combattants déterminés de la même cause du progrès du Peuple Guadeloupéen et du progrès de l’Humanité toute entière.
Texte et photographies tirés du panneau en hommage à Paul LACAVE, visible au niveau de la vie scolaire du Lycée professionnel de l’automobile Paul Lacavé.